mercredi 24 septembre 2008

Gros fun noir

Nous ne faisons pas de politique, mais là, le choix d'humour est bien senti.

Actuellement nous sommes en pleine campagne électorale. Je passe sur le système original de leurs élections. Sachez juste que le 14 octobre tous les Canadiens votent pour leurs députés et le chef du parti majoritaire devient 1er ministre, grand patron du Canada. Actuellement nous avons Harper, un anglophone conservateur et pro Bush qui part pour être réélu avec une bonne majorité. Les Québécois ne l'ont pas super à la bonne et particulièrement les artistes qui viennent de voir des coupes sombres sur leurs budgets, notamment pour les échanges culturels internationaux.

Voila une manière de faire passer le message qui change des modes habituels de revendication. Publié il y a une semaine, c'est le grand succès internet du moment. Quand je vous disais qu'ils aiment le fun icitte.

jeudi 18 septembre 2008

Restons motivés

La saga des intempéries continue. Mais il faut dire que rien n'est fait à moitié sur ce sacré continent américain. Par exemple l'ouragan Ike n'a tué personne icitte, mais ses derniers remous se sont faits sentir jusqu'au Québec.


L'espoir qui nous reste est qu'Octobre nous réserve ce fameux été des indiens : un retour au soleil et aux températures proches des 30 degrés malgré les froids qui démarrent en septembre. Mais en attendant, est ce qu'on déprime ? Pas vraiment ! J'ai même entendu un sociologue rappeler que parmi les clichés de nationalité (Japonais travailleurs, Allemands rigoureux, Français gastronomes...) les Québécois ont la réputation de toujours chercher le fun, le "gros fun noir" même : voyez le pourcentage d'humouristes québécois qui marchent dans le monde, les Têtes à claques, le festival international juste pour rire de Montréal...
Le courriel viral qui circule cette semaine nous le prouve, je ne sais pas qui a écrit le texte suivant, mais cette version, ce style que je trouve très local, montre assez bien la volonté continue de garder le sourire, de voir les choses plus cool et si possible un peu en dessous de la ceinture (mais pas trop), plus direct en tout cas.

La lettre de la pluie :
Chers Québécois et Québécoises,
Bonjour, c'est moi, la pluie. Je voudrais répliquer à la campagne de dénigrement que vous menez à mon égard. Je sais que vous me détestez depuis toujours, et cet été encore plus que jamais.
Ben savez-vous quoi? Je suis encore plus tannée de vous autres que vous êtes tannés de moi! C'est fort. Ça fait 400 ans que j'endure, aujourd'hui, je déborde! Je ne suis plus capable de vous entendre vous plaindre de moi: «Ah! pas encore de la pluie! Maudite pluie! Y fait pas beau!»
C'est quoi, ça, il ne fait pas beau? C'est tout à fait subjectif. Pourquoi le soleil, c'est du beau temps, et la pluie du mauvais temps? Vous irez en Éthiopie, au 100e jour de sécheresse, voir s'ils trouvent qu'il fait beau. Laissez-moi vous dire que, lorsque j'arrive là-bas, c'est moi, le beau temps.
Pourquoi êtes-vous en adoration devant le soleil? Le soleil vous brûle, vous donne le cancer et vous tue. Vous êtes absurdes. Vous vous déshabillez quand il fait soleil et vous vous habillez quand il pleut! Gros quotients! C'est le contraire qu'il faut faire. Le soleil, c'est du feu. La pluie, c'est de l'eau. Vous habillez-vous pour prendre votre douche? Votre peau aime l'eau. Votre peau haït le feu. Vivez en harmonie avec votre corps. Quand il pleut, au lieu de vous couvrir et de vous réfugier dans la maison, enfilez votre maillot et venez dehors. Pas besoin de crème et d'indice de protection. Vous n'êtes jamais autant en sécurité dehors que lorsqu'il pleut. Bien sûr, un éclair peut venir vous chatouiller un peu. Mais là, pas besoin d'avoir peur, franchement! Avez-vous déjà gagné à Loto-Québec? Non? Ben vous ne serez pas foudroyé non plus.
J'ai un coeur, moi aussi. Comment pensez-vous que je me sens quand j'entends quelqu'un dire: «On a eu un été pourri, il a plu tout le temps»? C'est pas parce qu'il pleut qu'on ne peut pas avoir un été merveilleux. Que fait l'homme quand il fait soleil? Il joue au golf. Que fait l'homme quand il pleut? Il fait l'amour. Vous n'allez pas me dire, messieurs, que vous préférez jouer au golf plutôt que faire l'amour à votre femme? Et vous, mesdames, vous n'allez pas me dire que vous préférez que votre mari joue au golf plutôt qu'il vous fasse l'amour?
Il n'y a rien de plus romantique, de plus sensuel que moi. Quand on tombe amoureux, on dit qu'on a un coup de foudre, pas un coup de soleil. Le coup de soleil, ça vous rend rouge comme un homard, puis vous pelez pendant deux semaines. Le coup de foudre vous rend heureux et léger. Pourtant, vous chantez le soleil: «Soleil! Soleil!» Vos grands poètes écrivent même des odes à la neige: «Ah! que la neige a neigé...» «Mon pays, c'est l'hiver.» Pour moi? Rien. À part une toune de Vilain Pingouin.

Rien pour remonter un ego. Voulez-vous bien me dire ce que je vous ai fait pour que vous aimiez même la neige plus que moi? C'est du racisme! Après que je suis tombée, vous n'avez rien à faire. Vous allez dehors et vous sifflez. Pas de pelletage, pas de millions à dépenser pour tout ramasser avec des camions. Niet. Votre gazon est plus beau. Et l'air sent meilleur. Mais pas le moindre merci. Pas la moindre poésie.
Je suis tannée des petites météorologues qui parlent de moi comme si j'étais la peste ou Ben Laden: «On ne vous dira pas ce qui s'en vient pour la fin de semaine! C'est effrayant! Faut surtout pas que vous soyez fâchés contre moi. Je n'y suis pour rien!» On le sait bien, que tu n'y es pour rien. T'es pas Zeus! T'es juste une jolie fille qui lit des cartons. La pluie est un effet spécial qu'aucun Stephen Spielberg n'est capable de reproduire. Au cinéma, parfois, ils font pleuvoir sur un coin de rue, et ça leur coûte un bras! Wow! Moi, je suis capable de pleuvoir de Gaspé à Gatineau! Pour pas une cenne! Profitez-en au lieu de gueuler! Y a juste Gene Kelly qui a compris qu'on peut avoir du fun sous la pluie. Si toutes les belles filles se promenaient en costume de bain quand il pleut, il y aurait plus de gars sur les terrasses les jours de pluie que les jours de soleil. Quand il mouille, c'est le temps de laver votre char, ça ne peut pas être plus écologique. C'est vrai, vous n'arrêtez pas de dire que l'eau est rare, qu'il faut l'économiser, il y a même des polices pour surveiller ce que le voisin fait avec son boyau. Et quand cette manne vous tombe du ciel, arrose vos jardins, nettoie vos trottoirs, gratis, vous trouvez le moyen de râler. Ça va faire!
Le monde change, ben vous allez changer. Le virage vert, vous allez le prendre pour vrai. Vous n'arrêtez pas de dire que vous êtes verts et vous déprimez quand il pleut. C'est pas logique. Qu'est-ce qui rend la planète verte? Moi! La pluie! Le soleil la rend jaune caca. Le réchauffement de la planète, ce ne sera pas ma faute à moi, ça va être la faute du soleil, que vous aimez tant. Vous allez disparaître à cause du soleil, pas à cause de la pluie! Avant, vous aimiez les gros chars qui polluent, maintenant vous aimez les petites caisses électriques. Avant, vous aimiez le soleil, maintenant vous allez aimer la pluie. Le beau temps, ça va être moi. Le mauvais temps, ça va être lui.
Sinon, je m'en vais. Ou plutôt, je reste!

Alors, convaincus ??

jeudi 11 septembre 2008

Recoltes

Le passage des saisons est à couper au couteau ici. On finit l'été. Le soleil réchauffe seulement la peau et plus tout le corps. Des jours plus courts, qu'on laisse moins durer à la terrasse des cafés. Avec les collègues, on commence à se demander si on lunche dedans ou dehors sur les tables en bois. On essaie de profiter et d'étirer l'été jusque dans ses derniers retranchements.

Il y a aussi d'autres signes qui ne trompent pas. On se prépare. Les récoltes sont là, envahissantes, au marché Jean Talon. Les producteurs sont fiers de nous présenter leurs légumes. Des barriques de poivrons (on dit piment doux ici), des tomates, des aubergines, des herbes ... Abondance. A un prix tellement raisonnable. Je ne me souviens pas d'avoir senti autant cette période de récolte dans le marché que je fréquente en France. Et puis quand même un peu de boeuf séché et autres douceurs pour compléter.

Alors on a fait comme tous les québécois, on a acheté, acheté pour préparer et garder de ce soleil qui viendra colorer nos plats cet hiver. Il a fallu un peu d'organisation pour transformer tous ces légumes. On les a rangés comme un bataillon qu'il fallait combattre ou plutôt diriger. Cuits, confits, grillés, épluchés, réservés dans l'huile d'olive.
Au passage, quelques gratins et autres ratatouilles pour qu'Eric ne se sente pas trop seul quand je serais en France. Heureusement quand je reviendrai ici, les récoltes ne seront pas terminées. On vient de me donner une recette de piments fort à préparer pour garder dans un coin du frigo tout l'hiver ... Pas mal non ?

J'avoue que le marché Jean Talon, je ne m'en lasse pas et j'en suis même gaga. On y voit le fil des saisons ...

Avec Yowen et Anne, en août, on avait même fait un présentation de notre passage au marché Jean Talon. Un peu gaga je vous dis.

jeudi 4 septembre 2008

La rentrée ? Quelle rentrée ?

Bon, la fièvre des vacances semble être terminée, l'euphorie du premier camping au Canada passé, l'heure devrait être au bilan et au placottage dans les couloirs du travail genre : "Alors c'était comment les vacances ?". C'est un peu le cas d'ailleurs, mais tout le monde a un peu l'air déprimé, on a eu l'été le plus pluvieux du Québec depuis plus de 20 ans, et sur toute la belle province, personne n'a été épargné. Habituellement les plus gros des départs se font entre le 1er et le 15 août (comme nous par exemple). Bilan de cette année, sur les 17 premiers jours d'août il y a juste eu 3 jours sans pluie.

Menés pas Isa, notre mot d'ordre de la rentrée a donc été : Fuyons ! Profitons enfin des beaux jours ! Après la fin de semaine au Mont Tremblant, nous sommes partis 3 jours visiter le Zoo de St Félicien dans la région du Saguenais-Lac-St-Jean. En effet le 1er septembre était férié = fête du travail ou plutôt fête du retour au travail ;(

Bilan : Wouaou ! Encore une fin de semaine grandiose.

Uniquement composé d'animaux canadiens, c'est le plus grand zoo du genre dans le pays. On est pas allé voir les autres mais on veux bien croire que c'est aussi le plus beau.
Le fameux aigle royal grand symbole de la faune d'Amérique du Nord

D'abord il y a un parcours type "safari". Un grand parc naturel où on ne peut circuler qu'en train grillagé et où on peut voir les animaux circuler en liberté. C'est nous qui sommes enfermés et nos passages rythment leurs journées.
Un orignal et des wapitis nous regardent paisiblement.
Un bison semble poser pour la photo.

Ce qui est impressionnant, c'est l'abondance et la vie dans ce parc. On a fait ce tour en arrivant le matin, il fait moins chaud et les animaux sortent plus. En effet on a aussi pu voir :
Une famille d'ours noirs gambader gaiement

Et plusieurs loups pourtant difficiles à voir.

Quel ivresse, on n'en revenait pas alors qu'on ne faisait que commencer. Après cette superbe mise en bouche on a pu flâner dans le reste du zoo, à guetter les horaires des repas pour voir les plus sauvages comme le lynx ou le carcajou,
Pour avoir des animations aussi, par les animateurs du zoo, ou par cette grizzli femelle qui attendait son repas sur le dos et battait des pattes quand cela n'allait pas assez vite.
Il y a une telle abondance que le choix des photos a été difficile, on leur montre la moufette ou le raton laveur ?
Le raton laveur a le regard plus doux

On leur montre un renard ou des otaries ?
Le pelage du renard est trop craquant

Et puis il y a aussi quelques stars, comme les ours blancs qui ont le pelage craquant ET le regard doux.
On aurait presque envie d'aller nager avec eux.

Je crois que des fins de semaines comme ça on ne s'en fait pas très souvent. Alors pour couronner le tout on est même arrivé à finir la journée en allant au ciné-parc (drive-in), ambiance "Grease" garantie. Grâce à l'ambiance dans la voiture, même le film de série B qui passait (La momie 3) a eu un goût d'inoubliable...