samedi 29 mars 2008

Un bain de neige

Ce qu'il y a de chouette ici, c'est qu'on peut alterner : neige, glace, poudrerie, soupe, tempête, petite neige fine, tempête de glace. L'hiver se prolongeant au delà de l'habitude, les blagues sur le temps circulent fort par mail.


Non content de vivre le 2ème hiver le plus enneigé de l'histoire du Québec, la longueur aussi est exceptionnelle. La sève dans les érables est en retard. La saison de ski bat encore son plein... Mais ici, à Montréal, ce n'est rien par rapport en Région (tout ce qui n'est pas Montréal). Car les autres villes ne ramassent pas la neige pour l'emmener à l'extérieur mais la soufflent sur les terrains des particuliers. Les fenêtres du rez-de-chaussée ne voient plus la lumière tellement il y a de neige. Les enfants prennent leur collation assis sur la barre haute du portique des balançoires.
Les routes ressemblent à une piste de bobsleigh. Les panneaux sont invisibles. Le vent rabat la neige sur la route qui parfois devient toute blanche. On a parfois l'impression de vivre dans un film noir et blanc.

Les cabines de téléphones sont difficilement accessibles. Éric c'est cogné la tête en voulant rentrer dans une cabine. Mieux vaut téléphoner à genou. Les bornes incendie sont soigneusement signalées pour être dégagées après les tempêtes.

Les stalactites sont reines. Mais avec le soleil plus chaud, risquent de se détacher.

Le vent dessine des dunes de neige. Le Saint Laurent est glacé mais les brises glaces maintiennent un passage au centre. Les plaques de glace dérivent sur les côtés.


Tout cela est vraiment exceptionnellement beau. On compte bien en profiter jusqu'au bout. Bon, on vous laisse, on va skier.

mercredi 26 mars 2008

En route vers Québec

Pour la longue fin de semaine de Pâques, nous sommes allés à Québec. Félix avait sûrement peur qu'on ne l'emmène pas et s'est comporté comme un chat qui voit des affaires se préparer et est tenté par un petit tour dans la valise. Comme la catou de GM mais avec moins de poils laissés sur les affaires.


En allant à Québec, la capitale nationale (si on ne veut pas froisser les susceptibilités) mais en fait la capitale de la région, nous avons fait une halte à l'hôtel de glace. Un hôtel tout en glace oui oui et même qu'il faut payer une fortune pour dormir dedans (1000 $ pour 2). On a préféré juste regarder car, dormir par -4 ne nous tentait pas, même enfouis dans des fourrures et collés les uns contre les autres.

On n'a pas voulu dormir dedans même si les les murs nous racontent l'histoire du Québec, des premiers arrivants ... Normal, c'est le 400ème anniversaire de la fondation de la ville de Québec. Après le 1er voyage de Jacques Cartier en 1534, cherchant un passage vers l'Asie, déçu de ne pas avoir trouvé l'or et les richesses qu'il cherchait et rentré en France. Ils étaient 28 français entourant Samuel de Champlain à s'installer en 1608 sur le cap diamant qui surplombe l'endroit où le fleuve St Laurent est le plus étroit. 20 sont morts de malnutrition et de scorbut le 1er hiver en attendant que les navires de ravitaillement arrivent au printemps. Mais heureusement pas tous ... Et la nouvelle France était née.


Ils ont pensé à tout. Une petite maison et un cheval pour jouer.


Des salons pour se reposer. Et même à un toboggan pour se réchauffer.


Une chapelle pour prier ...


Et là, on commence à regarder les détails : le soleil à travers les glaçons, la glace qui craquelle comme la peinture sur les murs. C'est vraiment beau et blanc.


Mais très éphémère.

jeudi 20 mars 2008

mardi 18 mars 2008

Esprit de Chine

Avec les enfants, on adore aller dans le quartier chinois. À Paris, c'était une de nos sorties habituelles. Juste se balader, aller chez les frères Tang, regarder chez exo-store les poissons sortir de leur aquarium et se faire préparer. Les filles scotchaient devant ce spectacle un peu sauvage. D'ailleurs, depuis on les appelle les sœurs Tang. Chercher les produits nécessaires pour cuisiner. Acheter des fortunes cookies et lire les messages. Essayer des trucs bizarres et gluants. Aller dîner le samedi soir aux olympiades, le soir des mariages. Regarder du côté des mangas et figurines. Choisir quelques pokémons pour compléter la collection. Manger une soupe après le ciné. Y entendre les pétards pour le nouvel an et la danse des dragons. Y retourner le lendemain pour voir tous les bouts de papier rouge recouvrant les sols. Se régaler au Sala Thaï. Essayer de la glace au durian, cela ressemble à de la glace au camembert. Vraiment c'est aussi infect que son odeur pour nos palais d'occidentaux et pourtant si apprécié par certains asiatiques. On voyageait sans changer de ville. On aime toujours autant cela.

Dimanche, on est allé faire une virée dans le quartier chinois de Montréal, qui est certes moins grand que celui de Paris ou de New-York mais on y trouve l'essentiel en concentré. Félix a mis son tee-shirt de dragon (euh pardon, sa camisole avec un dragon dessus). J'ai préparé ma liste de courses. On a pris le bus, notre 129 préféré qui contourne la montagne (le Mont Royal).

Croyez-mois sur parole, sous le manteau de Félix il y a un tee-shirt de dragon
Les filles vont être furieuses que je mette des photos d'elles sur le blog


Objectif : rue de la Gauchetière. Le quartier est annoncé par deux arches sur la rue Saint Laurent, la rue qui sépare Montréal Ouest l'anglo de Montréal Est la francophone. Comme si la communauté asiatique mettait un trait d'union entre les deux. Comme partout, c'est une communauté qui s'intègre facilement tout en restant entre elle. On sait qu'on approche.

Repas à la maison Fam Fung. On ne sait pas ce qu'on mange. On se laisse guider par les odeurs et les couleurs de plats qui nous sont proposés sur des plateaux roulants.


On s'est baladé dans les boutiques colorées pleines de babioles. On a même resisté à l'achat de vaisselle racù. Christelle connait bien l'effort que cela représente. On évite d'acheter trop de choses, pour ne pas avoir trop de bazar en rentrant en France. On y a aussi fait de mauvaises rencontres.

Cherchez l'erreur
On a rapporté l'essentiel pour cuisiner et des bacougans (je suis pas sûre de l'orthographe mais cela n'a pas d'importance car cela ne s'écrit pas mais cela se joue). Enfin ! Félix nous en réclame depuis si longtemps.

Nos emplètes

samedi 15 mars 2008

Déménagements

La préparation du voyage nous est apparue au tout début comme un casse-tête pour des gens pas très organisés comme nous … Seulement 20kilos de bagages par personne … Qu’emporter ? On avait fait le choix de ne rien envoyer par bateau et de ne pas avoir de garde-meuble, n’étant pas sûrs de nos finances.

Et bien c’est une très bonne expérience. On vide la maison, jette beaucoup. On s’aperçoit qu’on a déjà déménagé plusieurs fois un carton intitulé "bazar inutile". On regarde tout avec un air suspect : personne ne s’est servi de cela depuis 3 ans ? Au rebut. Le lit d’Elsa a 13 ans, cette commode n’est vraiment pas pratique : on appelle le Groupe d’Action et Solidarité et en plus on a l’impression de faire des heureux. Tout le reste, et il en restait quand même pas mal, est allé chez les parents : le grenier de mes parents et la maison de Sologne de la famille d’Eric. Ils ne sont pas prêts de nous oublier. Et les chats, cochons d’inde et gerbilles ? Panique. Les animaux sont interdits dans les locations et puis nos chats baroudeurs sans jardin, on n’imagine pas bien ce que cela va donner. Les cochons d'Inde et gerbilles sont interdits à l'immigration. Claire, David et Héloïse avec un H ont pris les chats en pension à Nice. Eux non plus, ils ne sont pas prêts de nous oublier. Les cochons d’Inde chez mes parents, la gerbille chez une copine d’Elsa. Tout le monde semble bien installé.

Le départ approche. Donc juste 20 kg de bagage par personne. Heureusement les enfants ne comptent pas dans les bagages … Même si… Que choisir ?…
Et bien c’est assez simple. On s’aperçoit vite que rien de matériel n’est indispensable. L’essentiel, on l’emporte avec nous : les souvenirs qui ne pèsent que quelques neurones. L’affection qui grossit le cœur, mais qui heureusement n’est pas pesée à l’enregistrement. Donc on part avec un disque dur externe: nos photos, nos musiques et puis nos diplômes, carnet de santé et autres papiers indispensables et on complète le tout avec des vêtements. Pour les filles, il faut aussi quand même des objets familiers, des bibelots, pour se retrouver un peu comme chez soi. Félix : pas de vêtements, ils sont presque tous trop petits, mais 20 kg de jouets sera bien plus utile.


Depuis notre arrivée, on a acheté 4 lits d'occas. On a 2 canapés. Quelques commodes légères. Une table Ikéa avec des chaises pliantes. C'est assez spartiate chez nous. Pas de quoi angoisser pour le prochain déménagement. Et oui, tout cela pour vous annoncer qu’on déménage... Enfin pas tout de suite, fin juin.

On a joué au monopoly. Montréal est une ville particulièrement propice à ce jeu. On a acheté un condo (=appartement) dans le quartier Outremont, au calme mais proche de tous les commerces et notamment du glacier bilboquet. C'est le quartier si présent dans les livres de Michel Tremblay. C’est un quartier qui fait un peu village avec ses petits magasins, ses petites rues, ses arbres. Tout proche de l’école des filles, à deux blocs comme ils disent (=deux coins de rue). On le revendra en rentrant et en attendant, on économise le prix du loyer qui est exorbitant.

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Nous sommes tous excités. Les filles ont l'impression qu'elles vont davantage s'installer, mettre des choses sur les murs puisqu'on est chez nous. On va gagner en temps de trajet pour aller à l'école et quand il neige, c'est appréciable. On va pouvoir aller bruncher à pied le dimanche. Le luxe ...

dimanche 9 mars 2008

Pendant ce temps

Ça y est nos princesses sont revenues de leur séjour en France.
10 jours intenses de marathon : fêtes, famille, amis, théâtre, magasinages, quelques rdv médicaux...et promenades dans Paris en petites chaussures légères. Elles n'ont même pas eu le temps de souffrir du décalage horaire. De retour icitte elles se sont même recalées sans problème. Haa, la jeunesse !

Le retour créé toujours un petit coup de blues, d'autant que pendant que le printemps pointe son nez de l'autre coté de l'Atlantique, nous continuons à vivre notre hiver record : On a dépassé les 4 m de précipitation de neige en moins de 3 mois. Alors quand on leur a annoncé une nouvelle tempête de neige pour cette fin de semaine, ce fut la routine. Tabarnouche de tempête, elle aurait eu moins pu attendre lundi, histoire de manquer un jour d'école.

Félix heureux après avoir joué plus d'une heure dans la tempête de neige


Les filles profitent aussi de la tempête, mais le point de vue est différent


La maison le lendemain matin, on accède même plus aux escaliers
Notre proprio en train d'essayer de nous creuser un accès vers le garage

Alors pour se réconforter, on se fait des échanges de bonnes choses. Les filles nous ont ramené 2 kg de chocolat (on a reçu une liste de bons chocolatiers sur Montréal, mais on ira les voir pour Pâques). Isa nous a fait une petit repas printanier, pour faire comme si on y était : Tomates farcies aux épinards, taziki et Féta/Pesto. Ça permet de tenir encore 2 mois.