mardi 23 octobre 2007

De l'asperge québécoise.

L'asperge québécoise ne risque pas l'obésité, on pourrait même dire qu'elle a "la taille haricot vert" selon l'expression française. Elle se conserve dans l'eau, comme un bouquet, mais qu'on mettrait au frigo. C'est dommage d'ailleurs, c'est beau un bouquet d'asperges... Si vous voulez les manger vous les mettez au micro-onde, mais surtout en surveillant qu'elles ne cuisent pas ou du moins qu'on en ait pas l'impression. Il faut juste avoir de bonnes dents et ne pas être sensible aux grincements de ces dernières. Mais que c'est bon de les manger en famille et avec les amis.

De la LNA version québécoise.

Eric était à l'aéroport. Ouf ça faisait plaisir de le voir, mais surtout d'avoir passé la douane l'air innocent avec 4 bouteilles de champagne dans la valise. Heureusement qu'on avait pas pris le roquefort de Mireille, les chiens renifleurs ne nous auraient pas loupées. Embrassades. Eric nous emmène au parking et là ... surprise la voiture ressemblait comme 2 gouttes d'eau à notre LNA bien aimée : rouillée, cabossée, fuyante et près du sol mais costaude, une voiture qui a plein de bons souvenirs en elle. J'étais contente : Ce que c'est que la nostalgie quand même... courageuse petite voiture qui a supporté de nous faire faire le 1° tour de cette merveilleuse ville de Montréal, de traverser un cimetière, mais version pas triste, avec écureuils et renards.



Quelle vue grandiose de la ville, du stade olympique, du mythique st Laurent, dans le soleil déclinant, entre les érables flamboyants... Dites-moi... l'émotion aurait-elle été plus intense si une mercédès nous avait conduits au sommet du mont Royal (et non pas le mont Real comme je le croyais, sûrement mes origines latines qui parlent) ?



Du petit dej chez les MTV (initiales de leurs 3 noms de famille, prononcer aime ti vi).

Voici un message posté par la mère de la partie V de la famille MTV qui nous a fait le plaisir de venir nous voir avec la marraine d’Isa V et sa fille, la filleule de V (transmission de marraine en filleule). On laisse donc la place pour quelques messages qui retracent les souvenirs de leur séjour au Quebec.

Catherine étant la plus jeune des visiteuses avait la chance de dormir dans le canapé du salon, qui, particularité canadienne sûrement, vous impose une barre rigide transversale au niveau du creux poplité. Pas de volet, pas de rideau, mais quand on est jeune n'est-ce-pas … on voulait la laisser dormir le matin , alors on allait chercher tout doucement, vers 7H, les chaises qu'on avait oubliées le soir dans le salon (tant on avait ri la veille au soir au dîner), afin de pouvoir nous installer dans la cuisine pour le petit dej. Mais c'est qu'elle a le sommeil fragile la gosse... elle se réveillait... et en plus elle était furieuse. Alors elle venait déjeuner aussi : du coup on avait une chaise de moins, et sa mère restait debout (voir photo). Vous remarquerez aussi la bonne humeur de Fany le matin. Quant à Eric la position du sac métro est excellente, elle désigne bien celui qui doit souvent penser aux courses (métro là-bas c'est un supermarché, et il y fait de nombreuses stations). Où suis-je? sûrement entrain de me faire griller un de ces merveilleux bagels de chez Fairmont dont les MTV n'oubliaient jamais de nous régaler : c'est qu'on a été gâtée chez eux.




vendredi 19 octobre 2007

Le marché Jean Talon

Après les Québécois et la nature, le plus intéressant ici sont …. les légumes.
Avec Eric nous avons notre petite visite en amoureux bi-mensuelle au marche Jean Talon. Impossible de vous raconter toutes les merveilles qu’on y trouve, toutes les variétés … on aurait peur que vous veniez vous installer définitivement chez nous … et on a qu’un 71/2. On ne peut même pas vous laisser le ½ sur de la longue durée car c’est la salle de bain. Et avec deux ados, en plus filles, on a vraiment besoin d’une salle de bain … Deux serait même mieux pour que nous puissions y avoir accès avant minuit…. Mais bon. Donc comme on ne peut pas vous accueillir sur du long terme, on va juste vous faire une très pale description de toutes les découvertes possibles au marché Jean Talon.
Nous voila donc un samedi matin, avec notre chariot à roulette (on ne dit pas caddie qui est réservé au golf mais chariot ici), tout un tas de sacs pour rapporter toutes nos découvertes. On se sent l’âme comme quand on va chez emaus (tu vois Christelle) : qu’allons nous trouver ? à quel prix ?
Bref on arpente les allées découvertes, les très nombreuses allées découvertes, avec ce regard pétillant de l’explorateur. Et là, le plus dur est de choisir… « on prend quelle courge mon chéri ??? : la butter nut, la sweet mama, la poivrée, la spaghetti ? On prend une citrouille pour Halloween ? Non c’est un peu tôt. On prend des courges décoratives ? Bof. Notre choix s’arrête sur seulement 4 variétés de courges :
- La courge spaghetti. Grosse et longue, de forme régulière, jaune pâle. Il parait qu’on la met au four pour cuire et puis après on racle avec une fourchette et cela fait des fils comme des spaghettis. On croit à moitié à cette affaire qui ressemble a une légende … mais il semble indispensable d’essayer.
- La courge butter nut. Plus orange mais quand même assez pale, allongée avec une partie renflée. Elle a une bonne tête. Il parait qu’on peut la cuisiner de plusieurs façons. On devrait s’en sortir.
- La sweet mama. Rien qu’au nom, cela peut être que bon… on prend. Une couleur vert foret avec des petits accents oranges. Une forme de petite citrouille un peu aplatie.
- La courge poivrée. Trop mignonne. Comme une fille de sweet mama mais avec une petite queue. Impossible de passer à coté.
Donc nous voila déjà avec 4 courges. Moi qui ne sait faire que la soupe de potiron de Rebuchon… on va être inventif.


On peut quand même pas s’arrêter là dans notre collection de légumes. On attrape en passant des rutabagas qu’ils appellent navet, du persil racine. J’adore cela. Classique. On trouve des navets blancs à la peau très fine. Ils sont trop mignons, si ronds, a la forme parfaite. Ils peuvent être que bons…


On fait une provision des pommes car s’en est venu les pommes. Alors des variétés, des variétés … l’embarras du choix, des noms incroyables… on est moins courageux, on prend des valeurs sûres que les enfants aiment : des pink lady et une autre sorte dont j’ai oublie le nom. C’est Eric le spécialiste de la pomme. On prend quelques prunes, des bleuets, framboises et fraises et artichauts, petites asperges vertes pour compléter.
Au fait, vous savez ce qu’est un bleuet ? … un petit pois étouffé (blague d’enfant racontée par Louise)

Retour à la maison, victorieux. Les enfants doivent passer un à un devant nos découvertes. Ils aiment les légumes. On est chanceux. Ils s’attendent donc à manger de la courge dans les prochains jours… le contrat est tacite.

Cote cuisine. On se lance. Eric a acheté un certain magazine de recettes sur les conseils de Liette. On y trouve une recette de couscous au bœuf épicé et a la courge musquée. Alors la zut. C’est la seule qu’on n’a pas achetée. On commence à se dire que la prochaine fois, on va être raisonnable (je sais c’est un gros mot chez nous) et qu’on regardera les recettes avant de se lancer dans les achats. Oui mais alors le coté exploration et découverte au marché … on se priverait de cela (un autre gros mot chez nous). Bon rapide coup d’oeil sur internet, et bien, vous savez quoi : la courge butter nut = la courge musquée …. Ouf. Donc première recette extra. Les enfants se régalent. Je congèle le reste qui servira pour les lunchs de Fany et de moi. Tout est magique.

Après on avait envie de douceur. Même si nous sommes super bien ici, la famille nous manque un peu … qu’a cela ne tienne on a une sweet mama pour nous sauver. Plein de courage, on se lance dans la soupe avec comme seule recette en back up les souvenirs de la recette de Rebuchon mais sans le poireau car on veut garder le goût authentique. On la coupe. Une superbe couleur orange vif qui contraste tellement avec la peau vert foret (j’espère que vous suivez, pour les autres, reprendre a la description des courges). Mais catastrophe c’est super dur à couper. Comme je fais que du vélo et que cela ne me muscle pas suffisamment pour couper les courges. Je demande de l’aide à Eric qui est super musclé (Si vous me croyez pas, demandez à Félix). Eric aussi trouve cela trop dur. Impossible de la couper en morceau, de l’éplucher et de la faire cuire. Mais idée : la vendeuse nous a dit que certaines courges se coupent en deux et se mettent à cuire au four. Allez on se lance. On fait cuire, on récupère la chair, on met à finir de cuire au bouillon, on mixe … on sert … alors… alors…. Un bonheur. Une texture et un goût de châtaigne et de courge … un petit délice … les enfants se servent 2 fois. C’est toujours bon signe. 2e réussite.


Ensuite on attaque la courge spaghetti et sa légende québécoise… là encore coupée en deux une chair beaucoup plus jaune pâle. On la passe au four. On la sort. On prend un instrument culinaire très compliqué, une fourchette, et on attaque la courge, prêts à vérifier cette légende … et bien ils ont raison. En raclant avec la fourchette on détache des filaments qui on l’air de spaghetti… c’est pas pour autant filandreux dégoûtant pantoute. C’est même appétissant. On met un peu de beurre, de sel et de poivre pour garder le goût le plus proche du légume. Là, on a beau dire à Félix qu’on a fait des spaghettis de courge, il s’aperçoit quand même de la supercherie. Il aime pas. Il veut essayer avec du ketchup, logique, il aime toujours pas. On n’aurait pas du dire que c’était des spaghettis de courge. Ce serait mieux passé. Tous les autres, nous nous régalons. Et de 3 réussites.



Si vous avez bien suivi, il ne reste plus que la courge poivrée (pour ceux qui ont du mal à suivre, reprendre plus haut). Je peux pas vous dire, j’ai pas encore cuisiné mais Liette me parle d’une recette de courge poivrée farcie. Je crois que cela sera la prochaine tentative.

Bref heureux comme des courges …

Si vous en avez marre. On peut s’arrêter là. Et puis non, je résiste pas à l’idée de vous faire saliver avec :

- La soupe de persil racine : on coupe ce légume tarabiscoté et poilu, on le fait cuire, sel poivre, on mixe et là, une super soupe qui ressemble à du céleri rave mais au goût moins prononcé. Le goût de persil a disparu.

- Les asperges fines vertes, cuites au micro-onde, et qui restent croquantes. Ma mère dirait plutôt qu’on les « cru » au micro-onde. On est en désaccord total sur ce point. Nous les aimons croquantes, elle les aime trop cuites …

- Les petits fruits sur de la glace au yaourt. Belles couleurs. Croquer dans du bleuet, c’est une sensation très agréable, pas acide, douce.

- Les pommes cuites avec du sirop d’érable accompagnent très bien de la glace, d’autant mieux, qu’on a pris la précaution d’ajouter un filet de cidre de glace.

- Les navets blancs a peine épluchés, sautes comme des patates rissolées (merci Louise pour le tuyau de son enfance).

Allez, si vous venez nous voir, on vous fera essayer des trucs. On est fins quand même (fins=gentils, car pour les autres sens de fin, je me prononcerais pas).

On sait déjà que toutes ces richesses vont nous manquer en rentrant en France.