jeudi 28 février 2008

Du Macho Québécois

Ici l'intégration continue doucement. Plus on s'imprègne de culture québécoise, plus on perçoit les petites différences. Les réticences quand les gens reconnaissent notre accent,
les blagues locales ou les mots d'argot que nous ne comprenons pas. Finalement on mérite bien notre statut de Français au Québec :
- on rale de manquer de "champââgne",
- on évite de manger de la poutine ou du "paté chinois",
- on sourit aux anges dès qu'il neige "C'est tellement mâgiiique"
etc...

Mais comme tout bon immigré, on fait des efforts, on travaille dur à changer ce qui est nécessaire et à faire de nos inévitables différences un plus pour tout le monde. Et comme tout effort il y en a de plus faciles à faire que d'autres.

Parmi les bons coté de la culture québécoise, il y a la simplicité des rapports hommes/femmes. Je vais essayer de ne pas faire un tableau trop idylliques (les filles me corrigeront) mais la femme a une meilleure place ici. Pas de discrimination d'âge, de sexe ou de religion. C'est l'avantage de l'Amérique du nord. Associé à une culture québécoise du dialogue et du consensus où les femmes ont su faire leur place et le tour est joué.

Résultat : "Le plus macho des Québécois, c'est le plus attendrissant, celui dont l'apparente sensibilité, l'apparent pacifisme redore le rêve et recrée l'effet de séduction tout en redonnant ses lettres de noblesse à l'agressivité "essentielle" à l'homme et au pouvoir masculin" Guy Corneau (auteur de "Pères manquants, fils manqués).


Patrick Huard et Guillaume Lemay-Thivierge
Deux comédiens québécois en vue

De France on a le cliché du bucheron canadien , grand, viril, barbu et doux de caractère. Bon on a pas encore beaucoup vu de bucherons (faut peut être qu'on sorte plus de Montréal), mais avis aux demoiselles le texte de Guy Corneau est vrai, le coté viril et doux de caractère est bien présent dans la gente masculine. Certains aussi sont barbus, mais dans ce cas la barbe est très bien taillée, toujours soignée, jamais négligée (comme on peut le voir souvent dans nos contrées françaises). Patrick Huard et le personnage qu'il joue dans "Bon cop Bad cop" comme Guillaume Lemay-Thivierge dans "Les 3 petits cochons" en sont un bon exemple.

Et les femmes me direz vous ? Respectées dans leur travail, moins draguées (donc plus dragueuses), les québécoises semblent plutôt satisfaites. Même si Simone de Beauvoir reste une de leur référence, les écrits et réflexions féministes québécoises avancent bien et sont riches.

Au final elles se voient même parfois reprochées d'être un peu trop matriarcales. Mais là on est plus dans les rapports sociaux. On entre dans les rapports de couple et de famille et on ne peut pas faire de généralités. Dans ce cas c'est à chacun de trouver son équilibre. Félix, toujours motivé nous fait d'ailleurs un bon mélange de "Latin lover/Macho Québécois". Ben ça promets...


Short de Foot, T-Shirt Superman et Aspirateur dans la chambre de sa soeur

vendredi 22 février 2008

Le meilleur déjeuner de Montréal pour vous qui êtes déjà en week-end

Vous connaissez le meilleur petit déjeuner de Montréal ??? (= déjeuner ici, ce qui est logique car c'est le repas qui nous fait arrêter le jeûne de la nuit). Nous, oui on connaît : des bagels avec du philadelphia et de la confiture de bleuet. Karin ne s'y trompe pas et nous demande de lui en rapporter quand l'un de nous rentre en France. Ce qui nous fait une savante organisation : aller acheter des bagels juste avant de partir en avion, les mettre dans la valise, en arrivant les mettre dans le congel de GM et GP en attendant de voir Karin. Tout cela pour qu'elle les mange tous en moins de temps qu'il faut pour les transporter. C'est bon.

En dehors des ces aspects logistiques conjoncturels, le plus difficile avec les bagels, c'est tout d'abord de choisir son camp entre les bagels de Fairmont ou de St Viateur. Car il y a deux écoles, ce qui nécessite de nombreuses dégustations pour être sûrs de notre choix. Nous sommes du camp de Fairmont. L'endroit est dépaysant : toute cette pâte, ces grains de sésame, le four et les palettes en bois. Une petite boutique dont sort des merveilles à toute heure du jour et de la nuit. Il est vrai que cela devait être encore plus étonnant au début quand les juifs fraîchement débarqués animaient ce rituel. Ils ont été remplacés par des pakistanais. Mais la plaisir d'aller chercher ses bagels chaud du week-end reste là. Le plus dur ensuite est de choisir le nombre de bagels pour la fin de semaine 12 c'était insuffisant, on est passé à 18 pour ne pas tomber en manque car quelques uns disparaissent sur le trottoir même. Difficile de résister à l'appel du bagel chaud. Un petit tour pour louer un bon film à la boite noire. Récemment on a loué Ivre de Femme et de Peinture d'Im Kwon-Taek qu'on avait déjà vu en France. Un excellent moment partagé avec les filles. De retour à la maison, le plus difficile est de couper la bagel en deux parties égales. Vous remarquerez sur la photo que nous avons, grâce à Liette, l'objet qui fait de nous des quasi-vrais-québécois : l'appareil à couper des bagels en deux. Maintenant, nous sommes équipés et les bagels n'ont qu'à bien se tenir. On sait déjà que quand nous allons rentrer en France cela va nous manquer. On devrait en trouver rue des rosiers à Paris. On verra cela.

Bonne fin de semaine. On prépare les grandes pour le grand retour : plus de 6 mois déjà. Elles vont jouer les touristes à Paris. Mais avant le départ, dimanche, un petit tour sur les pistes de ski samedi quand même. Il faut ce qu'il faut.

mardi 19 février 2008

Quand le soleil brille

Quand le soleil brille. La neige scintille. De diamants la nature est parée. On se sent tout légers. On a plein de projets. Rien ne peut nous arrêter. Même pas un peu de neige à pelleter. Même pas une journée à travailler. Même pas un hiver à affronter. Notre tête déborde d'idées. On a de la broue dans le toupet*. Ce n'est pas pour autant que le printemps va arriver, même si les jours se sont allongés. Le ciel est bleu. Nous sommes heureux.

Quand le soleil brille, et c'est souvent, si si vraiment. On a la chance de pouvoir apercevoir les écureuils qui sortent recharger un peu leurs batteries. Dès qu'ils sentent les rayons de soleil, ils se réveillent et se souviennent où ils ont cachés leurs réserves et vont un peu grignoter. Ce sont des allers-retours furtifs qui nous mettent en joie.

On oublie qu'on habite en pleine ville. Devant la maison, on a aussi de superbes oiseaux. Les arbres sont pas mal habités si on prend le temps de s'arrêter pour les observer. Toc toc toc.

*Broue : mousse de la bierre par ex. Toupet prononcer "toupette" : frange. Je vous laisse deviner ce que cela veut dire.

samedi 16 février 2008

Une fête de la Saint Valentin très coeulorée

C'est la première fois que nous avons fêté la St Valentin. A l'école, la gang d'Elsa avait organisé de se faire des petits cadeaux et de tirer au sort qui recevra quel cadeau. Au lycée, c'était plutôt ambiance échange de chocolat. Félix a offert des autocollants en forme de cœur que sa maîtresse a mis sur son pull. Et en famille nous avons fait un petit repas avec des sets de table en papier personnalisés et un tourbillon de cœur. Bref, une fête très coeulorée.


Les parents se sont offert une séance de bain flottant. Nous avons découvert ça ici. Il s'agit de bais très salés procurant une sensation d'apesanteur dans une sorte de bulle dont on peut contrôler l'éclairage et la musique. Retour au sensations du fœtus ? D'ailleurs l'entreprise s'appelle ovarium. Ça flotte pour nous.

jeudi 14 février 2008

Joyeuse St Valentin

Ici, on fête la St Valentin. Et ce n'est pas que la fête des amoureux mais la fête de toutes les personnes qui s'aiment.

On vous envoie donc plein de cœurs ....
À vous de choisir selon vos envies.

Êtes-vous plutôt cœur de neige ou de givre


Cœur de fer


Cœur d'herbe et de sable


Cœur de fleur



Restos du Cœur

samedi 9 février 2008

Des avis contradictoires dans la famille

À votre avis, sur quoi peut porter des débats contradictoires en famille pour des français immigrés à Montréal ? Sur les évolutions très intéressantes de la langue ? Sur la douceur de vivre ici ? Sur la qualité de l'enseignement et de l'université ? Sur le manque de bon chocolat noir, de bon café et de vin à prix raisonnable ? Sur l'intérêt d'une expérience familiale de vivre à l'étranger ? Sur le manque ressenti de la famille et des amis mais qui se compense un peu par l'envie de vivre tout à fond ? Non, pour tout cela nous sommes d'accord, avec des nuances pour chacun d'entre nous, mais globalement d'accord.

Non, la controverse a éclaté sur le temps ... Pas le temps qui passe, nous sommes d'accord aussi que cela passe trop vite ... sur le temps de la météo.

La pluie a été abondante, le froid est arrivé là-dessus, les trottoirs se sont gelés, se transformant en vraie patinoire, la neige est tombée camouflant les énormes plaques de verglas, de glace plutôt. Et là, le sol devient incertain. On a appris à marcher à un an ou à 18 mois pour les plus fainéantes et là, il faut réapprendre. Alors on fait des petits pas, le pied bien à plat. Ne pas attaquer le sol avec le talon. Garder les genous un peu fléchis. Regarder où on marche. Bref, des petits vieux qui se déplacent. Sauf que les petits vieux, les vrais, ils ne se déplacent même plus eux. C'est épouvantable !!! Ajouter à cela, l'épreuve de revenir avec Félix de l'école, en pleine tempête de neige, ou plutôt de petits glaçons qui piquent le visage et qui fondent en tombant dans le cou. Les yeux qui pleurent à cause du vent. Il y a des expériences plus intéressantes que celle là, ou alors une fois mais pas tellement plus. On ne voit pas où on marche ... et la catastrophe est proche. Il est vrai que j'exagère un peu, cela me vient de mon tempérament méditerranéen. Mais quand même, Fany, Elsa et moi sommes déjà tombées et ça fait ben ben mal ...

Et bien sous notre toit, tout le monde n'a pas la même analyse !!!! Incroyable. Eric est resté dehors pour profiter de la tempête ... Il a même avoué avoir volontairement déneigé le garage du voisin pour pouvoir rester plus longtemps. Fany me dit qu'elle a l'impression d'être un trappeur. Que la tempête c'est génial parce qu'on y voit rien, que c'est difficile de marcher ... Que cela glisse sous les pieds. Que la neige qui pique les joues etc, etc... Ils sont bizarres ces deux là.

J'ai quand même des alliés : Félix et Elsa sont de mon côté et trouvent la tempête bien plus intéressante quand on l'observe depuis la fenêtre de notre salon, au chaud. Nous, on aime après la tempête, quand la ville est recouverte d'un manteau silencieux et immaculé, quand on marche dans la poudreuse là où personne n'est encore passé, quand cela crisse sous les pieds. Quand l'air est léger. Quand on regarde la bal des déneigeuses ... Mais la tempête et la glace cachée sous la neige, on aime pas.

Enfin Félix, lui aime assez déneiger quand la tempête est finie et quand on peut utiliser les différentes pelles de toutes les tailles. Vous en avez-vous des pelles à neige "de même" ? Il y a la grosse pour pouvoir rejeter la neige tout en haut du tas de neige déjà constitué. Il y a celle en largeur pour pousser la neige sur le trottoir mais pas pour la monter en haut du tas. Il y a les étroites pour les accès plus difficiles : autour des pneus des voitures et les escaliers ... Bref tout une technique que les québécois "pure laine" connaissent bien. Et oui, on ne dit pas pur souche parce que les souches on s'en fout un peu plus qu'ailleurs, alors que icitte la laine, c'est un ami pour la vie et on se l'enseigne de génération en génération.



Et puis après l'effort, pour se réchauffer, il y a les colis reçus par la poste avec des noms qui sentent bon le Sud de la France. Regarder la neige tomber sur un plaid Arlabosse est tout de suite moins difficile.


On se prend alors à rêver de voir les premiers signes de printemps comme chez Gracianne, allez faire un tour sur son blog, vous verrez entre autres les premières primevères et les premiers bulbes qui sortent. Mais pour nous, ce n'est pas pour tout de suite, il faut encore être patient.

mardi 5 février 2008

Compagnons de fin de semaine

Comme prévu, voici nos compagnons de fin de semaine. Avec la fin de semaine sportive qu'on a eu, il fallait l'équipe et l'équipement adéquat.

D'abord : La team , ou plutôt le gang comme on dit icitte des copains pour aller voir le match de hockey. Nos deux amies sont venues accompagnées d'un groupe d'étudiants brésiliens (anglophones) et de quelques amis glanés sur le campus. Indispensables pour soutenir l'équipe de Mc Gill. Elsa ayant passé la nuit chez une copine la veille est restée se reposer à la maison.


Ensuite le lendemain, on est passé un cran au dessus : Le XLIIe Superbowl. Une date quasiment fériée aux États Unis (normal qu'ils le mettent un dimanche). C'est moins fort ici, mais étant en Amérique du Nord on a quand même accepté de sucomber. Isa était la plus motivée, et ce n'est pas que parce que la coupe s'appelle le trophée Budweiser (LA bière américaine) mais parce que c'est celle qui s'interesse le plus à la culture des États Unis. Je pense que c'est dû au fait qu'elle passe plus du tiers de sa semaine à travailler, échanger, apprendre, lire, écrire, encadrer, blaguer...en anglais. Pour la bière d'ailleurs on s'est équipé d'une version locale : la Boréale.


Enfin, pour savourer le match et nous occuper pendant les TRÈS nombreuses coupures de pub, on a savouré un maximum de spécialités adéquates. L'immersion culturelle passe aussi par là.



Enfin, le match a été super. On est pas sur d'avoir saisi toutes les subtilités, mais on s'est fait assez vite aux règles (c'est une variante du rugby, il y a donc une base commune très appréciable pour arriver à suivre). On nous disait qu'en général une finale de superbowl est souvent décevante (trop d'enjeux, de stress ou parfois de différence de niveau). Mais cette année on a été gaté, de très belles actions, une fin de match alletante, un retournement de situation qui a surpris plus d'un bookmaker. En un mot ce fut un match historique pour le superbowl et très sympa pour nous.

Merci Isa, d'avoir mis toute la famille dans la canapé dimanche soir.

vendredi 1 février 2008

La Sologne traverse l’atlantique : tarte Tatin internationale.

Après la découverte du français international, nous avons découvert la tarte tatin internationale et profité d’un petit bout de Sologne à Montréal.

Jean et Louise sont venus déjeuner un jour. En fait il s’agit du dîner ici, ce qui nous a causé un petit malentendu. Ils ont cru qu’on les invitait à dîner à la française = le souper ici car ils ont vécu 2 ans en France et qu’ils nous parlaient donc français de France. Alors que nous les avions invités à dîner à la québécoise = le déjeuner français car on met un point d’honneur à tenter de parler français du Québec… Bref, on les invitait pour midi et eux pensaient venir le soir. Toujours ces problèmes d’organisation qui nous collent à la peau. La prochaine fois, nous les inviterons à dîner et à souper, comme cela se sera plus clair. Et puis on pourra aussi partager le petit-déjeuner et le lunch, la collation et le brunch. Mais il me semble que cela fait beaucoup de repas non ?

Louise avait apporté une tarte tatin dont elle tient la recette de sa belle-sœur qui tient un restaurant au Mexique. Aucun dessert ne pouvait mieux nous convenir. D'après la tradition, ce dessert serait originaire de Lamotte-Beuvron en Sologne, pays d’origine de la famille paternelle d’Eric. En plus, l’étymologie de Beuvron veut dire "rivière des castors », du mot celtique beber. La Sologne se rapproche donc du Québec en passant par le Mexique.

La tarte était succulente. Les filles ont dit qu’elle n’avaient jamais mangé de tarte Tatin aussi bonne … Ça c’est un critère. Pour la petite histoire, quelle que soit son origine exacte, la création de la tarte Tatin est amusante. À la fin du siècle passé, les bourgeois qui venaient chasser en Sologne ne manquaient pas d’aller manger chez les demoiselles Tatin de Lamotte-Beuvron. Un dimanche d'ouverture de la chasse, alors qu'elles préparaient une tarte aux pommes pour un repas de chasseurs, l'une des sœurs, étourdie, la laissa brûler. Elle décida de rajouter de la pâte dessus et remis la tarte au four. Les chasseurs ont apprécié cette tarte, qui est devenue la tarte Tatin. Une autre légende raconte que c’est pour écouler des pommes tardives, faire caraméliser leur jus et éviter de tremper la pâte que cette tarte est née mais on préfère la première histoire. Pour donner une touche locale, un peu de crème fouettée sur le mi-chaud et huuuuum.

J’ai donc refait cette tarte et j’ai eu pas mal de succès, assez facilement gagné je dois dire, mais cela reste entre nous. Un bon brie de Meaux souple et parfumé acheté à côté du marché Jean Talon, un bout de baguette et la semaine de travail intense est déjà loin derrière nous.



La fin de semaine commence bien. Il faut rester simple. Après ces excursions culinaires chauvines, samedi, nous allons voir un match de hockey, c'est dire à quel point nous avons envie de profiter de tout ici. Nous y allons avec une brésilienne et une hollandaise. Pas sûr qu'elles vont nous expliquer les règles mais c'est l'ambiance dans le stade qui compte, une expérience locale de plus. Le prochain pas vers l'intégration, Liette nous l'a déjà suggéré : ce sera hot-dog et bierre devant le super bowl. Vous venez ? Pas sûrs que nous allons finir la fin de semaine si bien que cela finalement.