Notre "première" soirée électorale s'est terminée d'une drôle de façon.
Tout d'abord ce n'était pas vraiment notre première. Mais maintenant que nous sommes résidents permanents et au vu du printemps d'érable que nous avons eu, ce fut une soirée attendue et pleine d'émotions. Pas que pour nous d'ailleurs, c'est une élection qui a réveillé beaucoup de passions. Des bonnes comme des mauvaises. Parlons surtout des meilleures !
Tout d'abord, alors qu'il est coutumier d'entendre que :
- Les Québécois n'aiment pas faire de politique et participent peu aux élections.
- Les jeunes d'aujourd'hui sont égoïstes et ne s'intéressent pas à la politique.
- Les discours n'arrivent pas à sortir du débat entre pour ou contre la souveraineté.
Et bien nous avons pu vivre cette année un climat très différent, même si notre ex-premier ministre, Jean Charest, a essayé de jouer sur la carte de ces trois "poncifs". Il faut dire qu'il n'était pas très fier de son bilan et craignait beaucoup qu'une commission d'étude sur la corruption (qui va démarrer en septembre) lui fasse du tort. Alors il a proposé des élections en été et a beaucoup répété ces poncifs. Mais malgré ça, et là je parle pour nous, on a vu beaucoup de gens faire de la politique "autrement".
Les grèves de ce printemps ont vraiment marqué les esprits
Pour cela, on peut "remercier" les grèves d'ailleurs. L'année a été historique. D'abord, la mobilisation étudiante nous a montré que les jeunes pouvaient s'impliquer, mais en plus ils ont su mobiliser au delà de la cause étudiante. La politique a fait la une des journaux tous les jours pendant des mois. Les débats ont abordé aussi le Plan Nord, la corruption, la démocratie...Tout le monde a senti le besoin de prendre position, même ceux qui ne parlent jamais de politique. Et même si finalement, la question de la gratuité scolaire n'est pas revenue tant que ça dans les débats, on peut dire que cette importante mobilisation a su préparer le terrain. Au point qu'on pourrait même parler de pré-campagne. La preuve, la campagne n'a duré que 34 jours et elle a été déclenchée en plein été, mais malgré cela la mobilisation a été réelle. Alors que le taux de participation était de 57,4 % en 2008, tout le monde était mobilisé pour que cette année les Québécois se rendent aux urnes. Xavier Dolan a filmé des centaines de gens dans la rue avec son I-phone en leur demandant des arguments pour convaincre les électeurs d'aller voter. Le Directeur général des élections a mis des affiches partout et fait des campagnes télé. Nous avons eu des comiques aussi qui sont allés de leur propre message Youtube :
Tout le monde voulait donner son argument, mais ce qui a fait le plus mouche cette année, c'est l'argument qui a fait appel au GBS (le "gros bon sens") et c'était : "Voter, ça donne le droit de chialer" dans le sens "se plaindre". Traduction : tu peux dire ce que tu veux, si tu ne votes pas, personne ne t'écoutera. Simple et efficace non ? En tout cas, comme on a pu le voir, ça à marché, on est passé à 74,6 % cette année. Il y en a un autre que j'aimais bien, je ne sais pas s'il a fait mouche, mais je l'ai trouvé révélateur, c'était : Tu es obligé de payer tes #%@! d'impots, alors va au moins voter pour dire comment tu veux qu'ils soient dépensés !
On a subi le suspens des résultats pendant toute la soirée,
on pouvais voir le décompte des voix en direct, comté par comté
Tout ça pour vous en venir au point final, tout le monde était impatient de connaitre les résultats. Le "Québec de la rue" (les jeunes et les manifestants) ont-ils du poids dans les urnes ? La "masse silencieuse" (les non manifestants) ont-ils été convaincus par Jean Charest ? Les deux partis traditionnels (Parti Libéral du Québec et Parti Québecois, en rouge et bleu sur la photo) vont ils se faire montrer la porte par le nouveau venu (Coalition Avenir Québec en vert) ? La gauche militante va t'elle faire une percée (Québec solidaire, en orange) ? Je vous dis pas le suspens. Alors quand le décompte a commencé à 20h, on ne tenait plus. Ils nous annonçaient les résultats candidat par candidat, au fur et à mesure que les votes étaient validés. Il y a eu trois heures d'attente, 12 000 scénarios différents, pour finalement confirmer la tendance arrivée vers 21h30. Le Parti Québécois a gagné, mais à une courte majorité. Pauline Marois est la première femme à la tête du Québec, mais sans la carte blanche qu'elle espérait pour faire de la province un pays. Ce fut donc une sacrée soirée, mais pas le grand soir. Et même si l'impression que le débat sur l'indépendance va être de plus mis de coté, un évènement tragique à rappelé que la cohabitation Français/Anglais n'allait pas encore de soi.La conclusion ?
Pour 2012 : Sarkozy ? Done ! Charest ? Done ! Qui sera le prochain ?
4 commentaires:
Et oui, faut voter ... !
Et vous, les gens d'là-bas, vous en reprendrez bien une louche, ça vous fait double ration.
Attendons la suite... comme icite
bises
Tres interessant de lire ca de l'interieur. Je viens d'apprendre ce que c'etait que le Plan Nord, au passage.
"Voter, ca donne le droit de chialer, c'est pas mal" :)
ouai faut voir maintenant, mais la sociale démocratie c'est un peu trop mou mou pour moi.
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