Nos anges gardiens québécois nous avaient donné rendez-vous à la cabane à sucre Dupuis, 1705 Rang des Continuations, St-Jacques, Québec. Doués comme nous sommes, nous avions 1 h de retard. Eh oui, la route 125 en direction de Joliette, pas facile à trouver, nous avons vu du pays. Une caricature de français nous leur avons joué. Ils se sont bien moqués, mais aussi inquiété. Nos anges gardiens. Nous, l'ambiance était au top dans la voiture. Il a fallu décompresser.
Martine, la soeur de Pierre qui a quand même accepté de partager sa place sur le blog avec son frère, Pierre et Liette, notre gang d'anges gardiens
Les enfants des anges gardiens : Samuel et Laurie-Anne.
Le temps des sucres a enfin commencé et les érables laissent sortir leur précieux liquide, leur sève, l'eau de vie (eau d'érable pleine de vie), liquide transparent qui ne ressemble pas encore beaucoup au sirop d'érable qu'on connaît. On a eu la chance de voir une cabane traditionnelle. Juste des chaudrons (=sceaux) accrochés sur les arbres : un ou deux chaudrons selon la taille de l'érable. Un pique qui laisse couler la sève.
Si vous regardez bien, vous verrez sortir la goutte d'eau d'érable sur la 1ère photo
Le matin, l'eau des chaudrons est ramassée à la main en passant entre les érables et déposé dans un grand chaudron. J'imagine que maintenant, c'est un tracteur qui a la charge de tirer le grand chaudron. Mais avant, c'était un cheval qui tirait un tonneau en bois posé sur un traîneau. On était vraiment dans une cabane traditionnelle, pas un haut lieu touristique. On devait même être les seuls français. Les autres érablières : le spectacle est moins beau : des tuyaux qui circulent entre les érables. La différence est un peu comme la traite des vaches manuelle ou mécanique. Le spectacle n'est pas le même.
Et puis, on est pas arrivé au bout de nos peines : il faut transformer cette eau en sirop. La technique originale provient des indiens. Un énorme chaudron qui bouillonne sur un foyer à bois qui peut avaler des bûches entières d'érable, un des bois les plus calorifère. Une eau d'érable qui coule en permanence pour alimenter le chaudron, le sirop qui se forme peu à peu ... Il en faut beaucoup de l'eau d'érable pour faire du sirop : 40 galons pour obtenir un galon de sirop d'érable.
Et de la densité suivant les promptes lois,
La sève qui naguère était au sein du bois
en un sucre solide a changé sa substance.
On mange à la ferme, à l'érablière, dans une ancienne grange. Le menu est solide, traditionnel et savoureux. Que de bons produits. Adapté pour les travaux physiques d'antan. La cuisinière nous prépare du jambon fumé dans le sirop d'érable, les fèves au lard aussi, l'omelette, les cretons (sorte de pâté-rillettes). La tarte au sucre. Sur des grandes tables en bois qui rappelle le temps où les familles étaient très très nombreuses.
Un petit plus en sortant : de la tire sur la neige. On attrape vite la technique pour enrouler le ruban de sucre sur le bâton. Bien trempé dans la neige, la tire, c'est écœurant (=au sens québécois c'est super bon).
On a fait une bonne balade ensuite pour nous alléger un peu : tout d'abord, balade en carriole avec rubis et salsa qui nous traînaient. Balade à pied ensuite avec bataille de boule de neige. Le paysage sous la neige est toujours aussi beau.
Rubis et Salsa. Un tracteur dans la neige, pas une vision si fréquente dans nos campagnes françaises
Le stock de bois d'érable
Je crois qu'on a été chanceux de découvrir les si célèbres cabanes à sucre dans d'aussi bonnes conditions. Tout cela sous un superbe soleil. C'est toujours la même émotion chaque année de sentir les premiers rayons de soleil qui chauffent sur la peau ... Une petite torpeur qui nous envahit. Le printemps arrive, y a pas long.
Une photo pour immortaliser l'instant : nous étions 12. Derrière : Eric, Martine, Sylvain, Fany, Pierre, Félix, Elsa. Devant : Hugo, le fils de Sylvain, Laurie-Anne, Liette, Samuel.
En préparant cette photo, on a compris la grande différence entre les québécois et les français de France. "Allez, on fait une photo de groupe ?" 2 mn après chaque québécois avait trouvé une place pour poser. Les français cherchaient encore à faire quelque exploit pour s'installer et il fallait les attendre. C'est tout le temps pareil. On fait une petite promenade ... qui on attend avant qu'ils se mettent tous en route dans le même sens ? Les français. Qui sont à la traîne pendant la promenade ... Y a quelque chose de tellement systématique. C'est tellement drôle. Il nous faudra bien encore une année pour arriver à suivre le rythme... Surtout pour nous, les non organisés notoires que nous sommes.
2 commentaires:
Alors les vacances continuent on dirait :)
C'est drole ce que tu dis sur l'organisation, et certainement tres vrai. Bien sur il y a des differences entre nous, il y a longtemps qu'ils sont partis de france les ancetres de ces gens du Quebec.
genial le reportage sur la cabane a sucre. J'en ai tant entendu parler, j'aimerais bien voir ca un jour. Et le menu, du solide et du serieux dis donc!
Les MTv sont les rois de la découverte, et de la spontanéïté, mais un peu niaiseux sur la ponctualité. On connaît bien icite aussi.
Faut juste trouver le bon milieu et 2 ans de Canada, ce sera pas de trop :-))
Week end sympa, dites donc. Rien que à lire les menus, le taux de cholestérol et de glucides a fait un bond. Va falloir bûcheronner pour perdre tout cela.
Pour retrouver ces ambiances du Canada d'antan, de neige, de la vie des villages et des bois, lire et relire les 3 tomes de la BD "Le Magasin Général" de Loisel et Tripp chez Casterman
Et Félix y semble plus impressionné par les chevaux que par les dragons mythiques. dans les bras de papa "pas peur, pas peur", hein?
Vite avant le printemps, la ballade en chien de traineaux ?
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